Gershwin Rhapsody In Blue par landscapehd
Un samedi soir sur la terre je suis allé voir un spectacle intitulé « Mystère Sax » par les « déSAXés »** organisé par et au profit de l'ADAPEI de l'Ardèche.***
** http://www.lesdesaxes.com/
Les Désaxés Sax Machine
*** http://adapeiardeche.fr/
J'avais juste retenu que c'était un spectacle musical et burlesque. Dés le début du spectacle j'ai pu comprendre le titre « Mystère Sax » et que ce spectacle allait de façon originale et pleine de trouvailles nous narrer l'histoire d'Adolphe SAX, l'inventeur de multiples instruments de musique à vent, dont le saxophone.
Après ce spectacle que j'ai apprécié, j'ai voulu en savoir plus sur cet inventeur... alors, à mon niveau, et grâce au recherche sur le site de la CITE DE LA MUSIQUE DE PARIS sur internet**** voilà le résultat de mes recherches que je vais vous faire partager.
**** http://mediatheque.cite-musique.fr/mediacomposite/cmdm/CMDM000000300/saxophone_histoire_01.htm
1/ Adolphe Sax (1814-1894) - le plus illustre de la famille Sax
Facteur et inventeur d'instruments, Antoine Joseph Sax, dit Adolphe Sax, incarne parfaitement l'esprit d'entreprise du XIXe siècle. Il est l'une des figures les plus marquantes de la facture des instruments à vent de ce siècle.
Portrait de Charles Sax assis,
B. Wagner, E.975.6.7
© Cité de la musique - Photo : Jean-Marc Angles
Né à Dinant (Belgique) en 1814, Adolphe Sax s'initie à la facture instrumentale dès son plus jeune âge auprès de son père, Charles Joseph Sax (1790-1865). Alors qu'Adolphe Sax fait ses premiers pas à Bruxelles, il vient à Paris pour présenter ses instruments à Hector Berlioz et François Antoine Habeneck, chef d'orchestre. Devant un accueil élogieux, notamment celui réservé au saxophone, il s'installe définitivement à Paris en 1842.
Héritier de l'esprit inventif de son père, Adolphe cherche inlassablement à perfectionner les instruments de musique, et plus particulièrement les instruments à vent ; il en améliore la justesse, la qualité de la sonorité ainsi que la facilité de jeu (il dépose 33 brevets) et révolutionne le monde des instruments à vent.
Il obtient de nombreuses médailles et diplômes aux expositions de l'Industrie française et plus tard aux Expositions universelles, reçoit la légion d'honneur et acquiert le titre de directeur de la musique particulière de l'empereur Napoléon III.
La réorganisation complète des musiques régimentaires et l'adoption par l'armée, en 1845, des instruments de son invention (saxhorns, saxophones, saxotrombas), placent Sax en position de monopole.
Saxotromba, Adolphe Sax,
Paris, 1860, E.1683
© Cité de la musique - Photo : Thierry Ollivier
Trompette fleur,
Adolphe Sax, E.0934
© Cité de la musique - Photo : Thierry Ollivier
Personnage aux multiples facettes, il est aussi éditeur de musique, rédacteur d'une méthode de saxhorn, professeur de saxophone (il enseigne aux élèves militaires dans les locaux du Conservatoire à partir de 1857), organisateur de concerts, chef de fanfare de l'Opéra.
Sa personnalité hors du commun suscite des jalousies et Adolphe est en butte à de multiples vexations et calomnies. De nombreux procès lui sont intentés ; plusieurs faillites l'affaiblissent, dans une conjoncture défavorable (la Révolution de 1848 et la guerre de 1870). Sax attaque lui-même certains facteurs pour contrefaçon (dont Pierre Louis Gautrot à propos du sarrusophone).
Les fils d'Adolphe Sax continuent d'exploiter pendant quelques temps l'usine paternelle. En 1928, la célèbre Maison Selmer reprend les affaires de la société « Adolphe Sax et Cie ».
Le saxophone est sans conteste l'instrument de musique qui a rendu célèbre dans le monde entier son inventeur, Adolphe Sax. Celui-ci commence ses premières recherches entre 1838 et 1840, sans doute en essayant de perfectionner la clarinette basse.
2/ L'invention du saxophone
Pour ne rien divulguer de l'invention dont il déposera le brevet le 21 mars 1846, c'est derrière un rideau qu'elle est présentée en 1841 au jury de l'Exposition de l'industrie belge : le saxophon (ainsi appelé au début) est né.
L'année suivante, à Paris, il présente son instrument à Hector Berlioz qui loue sa sonorité dans le Journal des Débats du 12 juin 1842 : « Elle est de telle nature que je ne connais pas un instrument actuellement en usage qui puisse, sous ce rapport, lui être comparé. C'est plein, moelleux, vibrant, d'une force énorme, et susceptible d'être adouci ». Grâce à cet éloge et à celui de François Antoine Habeneck (chef d'orchestre de l'opéra de Paris), Sax est propulsé dans le monde musical parisien. C'est à Paris, où il établit une fabrique d'instruments de musique en juillet 1843, qu'il va mettre au point la famille complète des saxophones : le sopranino, le soprano, l'alto, le ténor, le baryton, la basse et la contrebasse.
Saxophone ténor, Prestreau, Paris, fin XIXe, E.981.5.3.
Saxophone alto en mi bémol, Adolphe Sax, Paris, fin XIXe, E.1685
© Cité de la musique - Photo : Albert Giordan
Saxophone soprano,
Adolphe Sax, Paris, 1849, E.714
© Cité de la musique - Photo : Thierry Ollivier
Adolphe Sax est l'un des premiers à s'opposer à l'idée que le matériau utilisé joue un rôle primordial dans la sonorité d'un instrument. Il met au premier plan les proportions données à la colonne d'air, donc au tube (surtout au diamètre de la perce et à sa conicité plutôt qu'à la forme de l'enroulement). Cette constatation acoustique fondamentale est à la base de ses travaux et de leur réussite.
Sax retient l'idée du système de production des vibrations de la clarinette qu'il adapte à un instrument en cuivre, au départ de perce parabolique, muni d'un « bec à anche simple dont l'intérieur très évasé va en se rétrécissant à la partie qui vient s'adapter au corps de l'instrument » (brevet du 21 mars 1846).
Clarinette basse, Adolphe Sax, Paris, XIXe, E.1223
Basson, Adolphe Sax, Paris, XIXe, E.1465
© Cité de la musique - Photo : Albert Giordan
3/ La facture instrumentale et la famille des saxophones
Le saxophone est un instrument d'une facture assez complexe et non une simple adaptation d'un bec de clarinette sur un tube de perce conique.
Il appartient à la famille des bois (comme la clarinette) bien qu'il soit fabriqué en alliage souvent nickelé, argenté ou doré.
L'instrument, de perce conique, est composé de trois parties soudées, le corps, la culasse et le pavillon, sur lesquelles viennent se fixer le bocal et le bec, ce dernier supportant l'anche simple. Des clefs (au nombre de 19 à 22 selon les membres de la famille) commandent l'ouverture et la fermeture des trous latéraux percés sur le corps. Le doigté du saxophone est une combinaison de ceux de la flûte et de la clarinette.
Après son installation à Paris en 1842, Sax crée une famille de saxophones qu'il divise en deux branches distinctes : les saxophones accordés en mi bémol et en si bémol destinés aux orchestres militaires, et ceux en fa et en do pour intégrer l'orchestre symphonique. Ces derniers déclinent au profit des premiers.
03 Saxophone soprano, Adolphe Sax, Paris, 1849, E.714.
Saxophone ténor en si bémol, Adolphe Sax, Paris, 1854, E.716.
Saxophone baryton en mi bémol, Adolphe Sax, Paris, 1856, E.717.
© Cité de la musique - Photo : Albert Giordan
La famille reste donc composée de sept membres, dont deux ont un corps droit (sopranino et soprano), les autres ayant un pavillon recourbé vers le haut et un bocal coudé :
-
le sopranino mi bémol : le plus aigu, rarement utilisé et uniquement dans les orchestres d'harmonie. Il a la tessiture de la petite clarinette ;
- le soprano si bémol : il sonne comme une clarinette, une quarte en dessous. Il tient le rôle du premier violon dans le quatuor ;
- le saxophone alto mi bémol : le plus utilisé dans l'orchestre, il sonne une quinte en dessous. Il tient le rôle du second violon dans le quatuor ;
- le saxophone ténor si bémol : une quarte en dessous, il sonne comme une clarinette basse. Il a le rôle de l'alto dans le quatuor ;
- le saxophone baryton mi bémol: il sonne une quinte en dessous ;
- le saxophone basse si bémol : il sonne une quarte plus bas ;
- le saxophone contrebasse mi bémol : il sonne une quinte en dessous. Il est rarement utilisé.
L'engouement de la part des musiciens de jazz pour le saxophone dans les années 1920 et son maintien dans les harmonies et les fanfares incitent d'autres maisons célèbres dans la facture des instruments à vent à se lancer dans sa fabrication.
Musique de la Garde républicaine.
Imprimerie Pellerin, imagerie d'Epinal n°126.
© Paris, Musée national des arts et traditions populaires.
Le cadre européen de sa facture est vite dépassé : les anciennes Maisons Buffet-Crampon, Millereau, Gautrot, Selmer, Couesnon, déjà présentes à la fin du XIXe siècle, sont concurrencées par des marques nouvelles internationales : Adler, Huller (Allemagne), Yamaha(Japon), travaillent à améliorer les compétences de l'ensemble de la famille des saxophones : leur étendue est augmentée, la justesse est améliorée et leur mécanisme perfectionné. Le saxophone répond désormais aux exigences des musiciens et des compositeurs pour tous les styles de musique.
4/ Les grandes expositions
La présentation au public de produits manufacturés à des fins commerciales connaît au XIXe siècle une évolution sans précédent : une nouvelle ère industrielle célèbre le progrès bienfaiteur. D'abord nationales, les expositions deviennent « universelles » vers le milieu du siècle ; la France en accueille cinq (1855, 1867, 1878, 1889 et 1900). Elles décernent des prix dans toutes les branches de l'industrie et de l'artisanat.
Pour les fabricants et les manufacturiers, c'est un moyen des plus efficaces de faire connaître leurs produits : un public nombreux s'y presse, les journaux s'emparent de l'événement, un rapport officiel rend compte de chaque exposition.
Les instruments de musique occupent une place de choix et la compétition entre facteurs se traduit par la multiplication des inventions, afin de conquérir une part de marché toujours plus importante : en France, au XIXe siècle, plus de 4000 brevets consacrés aux instruments de musique ont été enregistrés. De nouveaux instruments voient le jour : l'accordéon, l'harmonium, le saxophone...
Saxophone basse, Sax (Adolphe Edouard),
Paris, début XXe siècle, E.995.20.1, marque.
© Cité de la musique - Photo : Jean-Marc Anglès
Adolphe Sax expose pour la première fois à Paris des clarinettes, des flûtes, des cors et des bugles perfectionnés, à l'Exposition des produits de l'Industrie française de 1844. Le jury lui décerne une médaille d'argent. C'est en 1849, à Paris, qu'il présente au public ses familles nouvelles de saxotrombas et saxhorns. Il obtient la médaille d'or. Il participe également à la première Exposition universelle en 1851, à Londres, puis à celles de Paris en 1855 et 1867 où il remporte le seul Grand Prix décerné à la facture instrumentale.
Journal amusant n°1856. Paris,
© Musée national des arts et traditions populaires
- Savez-vous pourquoi les nouvelles trompettes de Sax font tant de bruits!
- C'est pour empêcher d'entendre ce qu'on dit de leurs anciens pianos...
5/ Le saxophone en musique
Concert chez Adolphe Sax avec Abd-el-Kader,
Anonyme, E.975.6.4
© Cité de la musique - Photo : Jean-Marc Angles
Georges Kastnerpublie la première méthode de saxophone en 1846, chez Troupenas et Cie. Il est aussi le premier compositeur à employer le saxophone (basse, en ut) dans l'orchestre symphonique, pour son oratorio Le Dernier Roi de Juda, créé au Conservatoire de musique de Paris en 1844. Il est bientôt suivi par Meyerbeer, Massenet et Saint-Saëns. Lors des représentations de Tannhaüser à l'Opéra de Paris, Richard Wagner préconise l'emploi de saxophones à défaut de cors. Ambroise Thomas utilise le saxophone alto dans Hamlet (1898) aussi bien comme accompagnateur que comme soliste. Mais c'est pour le mélodrame d'Alphonse Daudet, L'Arlésienne (1872), que Georges Bizet écrit un des premiers grands solos pour saxophone alto, à partir duquel il compose plus tard deux suites symphoniques. C'est incontestablement l'œuvre pour saxophone la plus célèbre du XIXe siècle.
Rapidement, les harmonies et les fanfares militaires adoptent le saxophone qui donne une plénitude et une puissance de son et crée une homogénéité de timbres entre les bois et les cuivres.
Au XIXe siècle, les quelque 300 « solos » sont composés pour saxophone et destinés à être joués au Jardin d'Hiver, salle Sax, rue Saint-Georges ou sous les kiosques à musique.
Il faut attendre le début du XXe siècle avec la Rhapsodie pour orchestre et saxophone de Claude Debussy (1903) et le Choral varié op. 55 de Vincent d'Indy (1903) pour que le saxophone trouve véritablement sa place au sein de l'orchestre symphonique. Un peu plus tard, Maurice Ravel dans le Boléro (1928) et Serge Prokofiev dans le Lieutenant Kijé (1934-1937) offrent des solos au saxophone ténor. Deux virtuoses accèdent à la notoriété : Marcel Mule et Sigurd Rascher.
Mais c'est le jazz qui révèle le saxophone au grand public et lui donne ses lettres de noblesse. Son timbre nuancé séduit les chanteurs de negro - spirituals qui s'en emparent : il est au cœur de cette nouvelle musique qui voit le jour à la Nouvelle Orléans (1920-1925).
Erskine Tate's Band, avec Louis Armstrong,
début des années 20.
© Coll. Francis Paudras. Jazz memories
Dès lors, de grands saxophonistes ne cessent de ponctuer l'histoire du jazz : dans les années 30 et 40, Ben Webster, Coleman Hawkins (orchestre de Duke Ellington), Lester Young, Charlie Parker ; dans les années 50 et 60. Ornette Coleman, John Coltrane, Stan Getz, Pharoah Sanders, Sonny Rollins, et de nos jours, Michael Breker, Joe Lovano ou, en France, François Jeanneau, Julien Loureau...
De nombreux compositeurs du XXe siècle sont alors influencés par le jazz et l'intègrent dans leur orchestration : George Gershwin (Rhapsody in Blue, Porgy and Bess, Un américain à Paris en 1928...) ou encore Leonard Bernstein (West side story en 1957). Igor Stravinski compose Ebony Concerto (1945) pour l'orchestre de Woody Hermann.
Dans les stages de jazz, les « apprentis-saxophonistes » sont les plus nombreux, témoins du succès artistique et technologique de l'invention d'Adolphe Sax
6/ Bibliographie sélective
Sur Adolphe Sax :
Adolphe Sax (1814-1894) : His Life and Legacy, Wally Horwood, Egon Publisher, 1983 [41.48 SAX].
Adolphe Sax (1814-1894) : sa vie, son œuvre et ses instruments de musique, Malou Haine et François Lesure, Université de Bruxelles, 1980 [41.48 SAX].
Catalogue des instruments Sax au Musée instrumental de Bruxelles, suivi de la liste des 400 instruments Sax conservés dans les collections publiques et privées, Malou Haine et Ignace de Keyser, Musée instrumental de Bruxelles, 1980 [41.5 HAI].
Adolphe Sax et la facture instrumentale, Gaston Brenta, Académie Royale de Belgique, 1967 [RES. TP 73].
Sur l'histoire et la facture du saxophone :
Aspects of the Saxophone in American Musical Culture, 1850-1980, Harry Burdette Hindson, U.M.I., 1992 [RES. TH 67].
Le Saxophone, Jean-Louis Chautemps et al., Lattès-Salabert, 1987 [73.12 CHA].
Histoires du saxophone, François Billard, Yves Billard et Gérard H. Rabinovitch, J. Clims, 1986 [45.22 BIL].
Die Saxophone : Beiträge zur Baucharakteristik, Funktion und Geschichte, Karl Ventzke, Claus Raumberger et Dietrich Hilkenbach, E. Bochinsky, 2000 (1979) [45.22 VEN].
Le Saxophone : son histoire, sa technique et son utilisation dans l'orchestre, Marcel Perrin, Ed. d'Aujourd'hui, 1977 [45.22 PER].
7/ Autre liens avec le Saxophone ... :
. http://www.youtube.com/watch?v=J7u9x50GGGs&list=PLE333CDB62ACB97EB
Sidney Bechet - Petite Fleur ( the Olympia Concert Paris, December 8, 1954)
http://www.youtube.com/watch?v=j1bWqViY5F4&list=PLE333CDB62ACB97EB
: summertime – Charlie Parker
http://www.youtube.com/watch?v=eOVMD6fjDCo
: Daft Punk feat. Pharrell Williams - Get Lucky - Saxophone Duet
http://www.youtube.com/watch?v=1U40xBSz6Dc&list=RDynEOo28lsbc
Gershwin plays Gershwin: Rhapsody in Blue